Non à l’obsolescence programmée

http://www.quechoisir.org/commerce/marketing-fidelisation/actualite-obsolescence-programmee-bientot-un-delit

Du temps de ma grand-mère (et sûrement de la vôtre aussi), lorsqu’on achetait quelque chose, c’était pour le transmettre à la génération suivante. Aujourd’hui, nos achats sont éphémères,  programmés pour des utilisations de courte durée.

Dans les années 60, une machine à laver durait 30 ans. Aujourd’hui elle ne dure que 5 ans, 8 en étant très précautionneux. La faute à la technologie qui modifie les fonctionnalités chaque année nous poussant à racheter avant même la fin de vie de notre appareil, à l’obsolescence programmée de nos objets d’usage quotidien qui permet l’enrichissement des grandes firmes, un peu aussi à notre passivité devant tout cela… parce qu’en vrai, qui bronche ? qui est dans la rue pour dire « stop à l’obsolescence programmée !! » ou « arrêtez de nous prendre pour des vaches à laits !! »… personne, ni vous, ni moi.

Le concept « d’obsolescence technique » avait au départ pour objectif de relancer la croissance au moment de la grande crise des années 30 aux États-Unis : en mettant sur le marché des articles toujours plus performants, les anciens étaient déclassés plus vite, les ménages rachetaient avant même que leurs objets soient cassée ou qu’ils ne marchent plus. Une façon de stimuler le marché de manière artificielle pour créer de la richesse et de l’emploi par la production.

La crise surmontée, les capitalistes ont bien compris la manne financière que représentait ce concept. Il a perduré dans nos modes de vie actuelle, et a fait des petits : l’obsolescence symbolique et l’obsolescence programmée.

L’obsolescence symbolique, c’est arriver à vous faire croire que votre jean, celui qui a tout juste un an, que vous n’avez pas mis plus de 20 fois, qui n’a aucun trou… que ce jean est bon pour la poubelle. Ce type d’obsolescence est clairement lié aux effets de mode ; cela concerne aussi bien les vêtements, que les voitures ou votre téléphone portable.

L’obsolescence programmée, quant à elle, relève un peu de la conspiration disent certains. Elle reviendrai à introduire de manière volontaire un élément de défaillance technique nous forçant à racheter régulièrement un appareil. Souvent la « Conspiration de l’ampoule » est citée en exemple : dans les années 20, les principales entreprises produisant des ampoules menées par l’entreprise General Electrics se sont réunis en cartel (le cartel Phoebus), afin de réduire volontairement la durée de vie des ampoules à 1000h en en fragilisant les filaments. D’ailleurs, l’ampoule de Livermore allumée en 1901 et jamais éteinte depuis est un exemple de la longévité possible d’une ampoule : un blog lui est dédié où on peut en direct la regarder allumée.

Alors certes, tous nos appareils du quotidien ne relèvent pas d’une conspiration organisée entre diverses grandes entreprises, mais on peut se poser légitimement la question de la tentation que représente la possibilité d’entraver légalement la bonne marche d’un appareil dont la réparation coutera plus cher qu’un achat neuf. Il en va des imprimantes programmées pour s’arrêter de marcher à partir d’un certain nombre de copies effectuées, comme des dates de péremption arbitraires qui nous force à jeter notre yaourt blanc (étant un milieu acide, il peut souvent se conserver  jusqu’à 2 semaines après sa date limite de consommation). Dans l’esprit de ces entreprises, si vous arrivez à résister à la publicité, vous n’échapperez pas à l’obsolescence programmée qui vous forcera au rachat.

myst-hamon.pAlors, aujourd’hui, en attendant qu’une loi déclare l’obsolescence programmée comme étant un crime (à défaut d’étiquetage comme crime contre l’environnement », une loi serait en cours pour réguler le pouvoir entre consommateur et professionnels),  soyons un peu plus citoyen que de coutume, et apprenons à ne pas nous laisser berner par une petite panne. Il existe des possibilités de réparer, soi-même ou par quelqu’un… ou alors d’acheter des appareils tenant le plus long terme.

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http://indicescibles.blogspot.fr/2013_03_31_archive.htmlRÉPARER

Réparer, c’est éviter la fabrication de nouveaux produits, source d’émissions de CO2, comme leur recyclage d’ailleurs (même si les émissions sont moindres). Plusieurs solutions s’offrent à nous pour réparer : je répare moi-même, j’apprends à réparer, je fais réparer par une professionnel.

Je répare moi-même

Certes, on a pas toujours le temps ou les compétences pour faire par soi-même, mais j’avoue que c’est très plaisant de pouvoir glisser dans une conversation « j’ai entièrement refait les murs de mon appart » ou « çà sent bon chez toi, quel produit tu utilises ? Oh, c’est un truc que je fais moi-même », et de voir les yeux arrondis de mon interlocuteur qui me demande des explications.

La majeure partie du temps, cela ne demande pas beaucoup de compétences, mais du temps pour trouver le problème et la solution, et aussi de l’intérêt. Aujourd’hui il y a des sites très bien faits qui détaillent les étapes une à une de ce que vous voulez faire sans avoir osé le dire. Et sur YouTube (internet de manière générale), on trouve une foule de vidéos qui vous montrent comment faire : comment réparer des écouteurs, une chaine de vélo, votre machine Senseo, un robinet qui fuit… Pour ma part, j’ai découvert comment réparer ma vitre cassée sur YouTube, réparation finalement très simple, et cela m’a évité de changer la fenêtre entière !

Il y a également des forums d’entraide où vous postez votre problème, et quelqu’un vous indique la solution. Les sites CommentRéparer.com, SavoirToutFaire proposent ce genre de service.

http://obsolescenceprogrammeetpe20122013.e-monsite.com/pages/qu-est-ce-que-l-obsolescence-programmee.htmlJ’apprends à réparer

La manière la plus sûre d’apprendre est de mettre la main à la pâte. De plus en plus, on trouve des ateliers participatifs pour apprendre à réparer son vélo ou sa voiture. Heureux Cyclage offre des lieux d’apprentissage à la réparation de vélo ; SelfGarage et Garage Solidaire répertorient les ateliers de garages participatifs où vous apprendrez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le cambouis, et accessoirement sur les filtres à huile, les bougies, l’allumage, les cardans, la vidange… Si vous n’êtes pas loin de Bordeaux, le Garage Moderne vous accueillera avec plaisir pour réparer votre vélo et votre voiture autour d’un petit café.

Pour tout vos appareils du quotidien (électroménager, chaise, vaisselle, jouets…) il y a les Repair Café. Né en 2007, ce concept  arrive lentement mais sûrement en France : Cergy, Paris, Bordeaux, Grenoble, Nice, Antibes et Sofia-Antipolis sont été les premières contaminées… mais aussi aujourd’hui Andernos les Bains, Chemillé, Colombes, Courbevoie, Engins, Epernay, Gardanne, Marseille, Montbonnot Saint Martin, Pantin, Saint Egrève, Scherwiller, Valbonne, Vauréal… Le principe est simple : vous venez avec votre objet cassé, et vous vous mettez au boulot avec quelqu’un du métier : menuisiers, réparateurs de vélos, couturières, électriciens… L’idée est d’apprendre aux gens à voir autrement ce qu’ils possèdent, et à en redécouvrir la valeur. Le tout gratuitement !

Enfin, un phénomène à surveiller en provenance de Londres, les soirées Restart. Lors de ces drôles de soirées, les convives viennent avec un objet qu’il croit cassé : ordinateur portable, cafetière, smartphone, imprimante… Les hôtes de ces soirées sont des bénévoles qui se proposent de les aider à réparer leurs biens, avec une visée pédagogique dans la mesure où ils donnent des conseils pour l’entretien de ces objets, et leur prouve que l’on peut repousser les limites de obsolescence programmée.

J’ai testé pour vous : mon expérience en Repair’Café

J’ai testé pour vous : mon expérience d’auto-réparation de vélo

Je fais réparer par quelqu’un

Bien souvent, nous avons le réflexe de jeter les objets usés ou hors d’usage, sans même nous demander le coût de leur réparation : préférence aux objets neufs réputés plus fiables mais aussi coût des réparations. Pourtant, dans de nombreux cas, réparer est bien moins cher que racheter le dit objet neuf. Réparer le talon usé d’une chaussure coûte environ 5 euros, alors qu’acheter une nouvelle paire de base coute au minimum 30 euros (et je suis bien gentille, car le prix des chaussures devient hallucinant). Mais qui pense aujourd’hui à réparer ses chaussures ? MOI !!!

Les SEL et leentraides Accorderies, sont des systèmes d’échanges locaux de biens et de services, basés sur les compétences des uns et des autres, mais aussi sur le transfert de ces compétences. Ainsi, étant accordeuse sur Paris 19 (où j’ai vécu un temps), j’ai pu faire recoudre mes jeans troués, réparer mon lampadaire, changer des joints, redynamiser mon ordinateur portable qui ramait, changer la fermeture éclair de mes coussins qui s’était bloquée… Il est toujours possible de trouver quelqu’un qui puisse réparer ce qui est cassé.

Et puis, il existe le site phare de ma copine Steph, les Jules. Ils vous proposent de faire tout ce que vous ne pouvez faire (ou que votre Jules n’a pas le temps de faire) pour un prix vraiment compétitif (c’est ma copine qui a comparé !). C’est un peu de la magie pas chère…

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ACHETER EN POSANT DES QUESTIONS

interrogationS’intéresser à son achat avant de le faire peut avoir de grosses répercussions sur le coût final…

J’ai le projet de changer ma chaudière, un jour peut-être… quand elle m’aura lâchée… et je me suis donc intéressée à ce type de produit, coûteux à l’achat et qui demande une maintenance régulière qui n’est pas donnée non plus. Je me suis rendue qu’il existait des fabricants honnêtes qui ne modifient pas d’une année sur l’autre les pièces de rechange de sorte qu’au bout de 5 ans, votre chaudière ne peut plus être réparée. Je parle particulièrement des chaudières Verne, commercialisées par Leroy Merlin (je ne suis pas actionnaire de ces entreprises) qui utilisent les mêmes bases techniques pour créer leurs chaudières nouvelle génération ; ainsi, les pièces de base continuent à être commercialisées longtemps après la fin de vente de votre chaudière.

Alors avant d’acheter, intéressez-vous à la performance des objets, à leur durabilité, à l’analyse du cycle de vie… et venez partager dans la zone de commentaires ici bas toutes vos bonnes astuces !!!

Une réflexion sur “Non à l’obsolescence programmée

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