Le « free flow instinct »… une vie sans tampon, serviette ou moon cup

Tombée par le hasard de Facebook sur cet article de l’Obs, je ne peux m’empêcher de le partager avec vous… Bonne lecture !

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Par 
Globe trotteuse, écrivain

Ne pas mettre de protection pendant ses règles ? C’est possible, si l’on en croit la méthode du « free flow instinct », ou flux instinctif. Dans notre série « je vis sans », c’est au tour de Lena Abi Chaker de témoigner : elle vit sans serviette, sans coupe menstruelle et sans tampon. Comment ? Elle nous raconte.

Le « free flow instinct » consiste à ne porter aucune protection pendant ses règles : adieu les tampons ! (Flickr/Katie Anderson/CC) La dernière fois que j’ai porté des tampons pour mes règles, ou des serviettes hygiéniques, je crois que c’était il y a six ans… Et pourtant, je ne prends pas la pilule. Je n’ai jamais porté de mooncup (coupe menstruelle) non plus. Comment je fais ? Sans le savoir je me suis mise au « free flow instinct« . Cela consiste à se passer de protections extérieures, et de développer notre capacité naturelle et gratuite de notre corps. Je vous laisse calculer combien de pollution et d’argent j’économise. Moi ce que j’aime le plus, c’est la liberté et l’autonomie que cela me donne !

Sans protection en montagne, mon corps a pris le relais C’est par le hasard d’une randonnée en montagne que j’ai découvert que je pouvais me passer de tampons et autres protections. Alors que j’étais déjà arrivée à la moitié de la montée vers le sommet, mes règles sont arrivées sans prévenir. Je n’avais absolument rien amené pour me « protéger », je me suis dit « tant pis », on verra bien, car je n’avais pas la possibilité de rentrer tout de suite. À mon retour à la maison, alors que je m’attendais a découvrir une énorme catastrophe rouge, je ne vis qu’une petite tache. Sans protection ou assistance, mon corps avait pris le relais. Étonnée et impressionnée, j’ai décidé de continuer l’expérience les jours suivants. Le premier jour étant le plus abondant, les suivants ne furent que plus faciles. J’ai pu tester sur moi-même que les muscles se contractent inconsciemment pour éviter les fuites. J’allais simplement aux toilettes dès que je le sentais nécessaire.

J’ai vite pu dormir sans aucune protection Quelle joie de développer une de mes capacités naturelles et insoupçonnée ! Et quelle satisfaction d’apprendre à écouter mon corps et à lui faire confiance ! Enfin, j’étais bien contente de n’avoir plus à me soucier d’acheter tous ces produits, de les avoir sur moi quand il faut… J’ai ensuite vu que ce que je faisais s’appelait « free flow instinct » (le « free flow » étant juste le laisser-aller, sans maîtriser). Avec le temps, ma maîtrise s’est affinée et j’ai vite pu dormir sans aucune « protection » ni soucis. Alors qu’avant je devais porter une bonne protection pour dormir, maintenant c’est au repos quand je dors, je n’ai qu’à aller aux toilettes le matin. Parfois je me lève une fois dans la nuit, les deux premiers jours. Bref, tout le monde apprend à ne plus faire pipi au lit, alors pourquoi ne pas apprendre aussi pour les règles ? Imaginez une société où les parents n’apprendraient pas à leurs enfants à se passer des couches, on devrait en porter toute notre vie ! Dans ce sens, les femmes sont restées un peu des enfants, dépendantes un quart de leur vie d’une industrie qui leur « facilite » la vie et leur enlève toute idée d’autonomie.

Si vous voulez tester, rien de plus simple ! Si vous êtes curieuses d’essayer, la méthode est simple et vous pouvez le faire dès vos prochaines règles. C’est plus rassurant les premières fois si vous êtes chez vous ou dans un endroit tranquille, équipé de toilettes, ou dans la nature sauvage. Ne mettez simplement pas de protection valable. De simples sous-vêtements noirs, un peu de papier toilettes ou un tissu, juste au cas où, mais rien de vraiment absorbant. Le but est d’être consciente de n’avoir pas de protection pour que les muscles se contractent inconsciemment (ce n’est pas fatiguant). Au bout d’une heure ou de plusieurs heures, vous sentirez qu’il y a du sang à évacuer, de même que vous le sentez lorsque vous devez faire pipi. À ce moment, allez aux toilettes. Je me souviens que, lors de mes premiers essais, j’avais encore des cours à l’université. J’allais simplement aux toilettes entre les cours, c’était parfait. La nuit, le flux se met au repos ou les muscles se contractent naturellement, de même que vous ne faites pas pipi au lit. La capacité des muscles est impressionnante. Même à la piscine, ça marche ! À vous de tester et de faire votre propre expérience. Vous pouvez avoir envie de mettre un linge sur votre lit au cas où.

Sans assistances, on développe nos facultés J’ai des règles plutôt normales. En moyenne, je dirais qu’il faut aller 4-5 fois aux toilettes les premiers et deuxièmes jours, ensuite surtout le matin au lever, et le reste s’évacue au moment d’aller faire pipi. Lorsque j’en ai parlé à d’autres filles, certaines on eut peur et m’ont dit que c’était certainement dangereux de retenir le sang. J’ai posé la question à ma gynéco, elle a dit que je musclais mon périnée, ce qui était une très bonne chose et pourrait m’éviter de l’incontinence plus tard (et encore des protections anti-fuites !). Pour ma part, je considère que retenir son sang quelques heures n’est pas plus grave que de retenir son pipi. Dans les tampons et les mooncup, le sang reste également dans le corps et beaucoup plus longtemps, les tampons occasionnant parfois le terrifiant choc toxique dont ont peut lire la mise en garde mortelle dans la notice. D’autres femmes m’ont dit qu’elles pratiquaient déjà le « free flow ». Mais pourquoi ne pas en avoir parlé avant ? Moi je veux partager ça avec le plus de femmes, pour que chacune puisse se libérer de tout cet arsenal et se réapproprier encore plus son corps. Sans assistances, on développe nos facultés, rangez vos protections à la cave et à vous de jouer !

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  1. Pingback: 7 jours dans la vie d’une femme : des alternatives aux protections périodiques industrielles sont possibles – Le Halo Magazine

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