Les produits laitiers sont-ils nos amis pour la vie ?

Produits LaitiersPendant toute notre enfance,  nous avons été abreuvés de publicités nous vantant « les produits laitiers, nos amis pour la vie ». Aujourd’hui, notre société rejette de plus en plus ce produit autrefois miracle. De potion magique, il semble être passé au « grand méchant lait », celui qu’il faut éviter. De bouclier protecteur de nos os et de notre santé, il est devenu synonyme de danger pour les enfants et adultes qui en consommeraient trop. Incriminé dans l’augmentation des sinusites, otites et allergies des enfants, mais aussi dans les cancers de la prostate, les troubles digestifs ou certaines migraines, on ne sait plus si le lait est un remède miracle ou un poison lent et vicieux. Qui croire ? Le lait peut-il nous rendre malade ?

Dis papa, c’est quoi c’tte bouteille de lait ?verre_lait

Le lait de vache est composé notamment de protéines, de lactose (sucre du lait), d’hormones de croissance naturelles (pour que le veau grandisse bien et vite), de sels minéraux comme le calcium, le phosphore ou des vitamines.

Le « cracking », fractionnement en bon français, est une méthode de l’industrie laitière pour diviser les molécules du lait, notamment pour appauvrir le lait en lactose (sucre du lait).  Cette technique permet de recréer des laits spécifiques (laits maternels en poudre, lait écrémé, lait allégé en lactose…) en proportionnant les dosages de crème, de sucre, de protéines… qui s’accompagne souvent d’un enrichissement du lait premier avec des substances ajoutées tels que des antioxydants, des vitamines, de l’huile de colza, de l’huile de poisson…

L’intoléLactose-intolerancerance au lactose

Les bébés humains à l’origine sont programmés pour boire le lait maternel jusqu’à l’âge de 3 ans, âge après lequel l’enzyme « lactase », responsable du découpage du lactose dans l’intestin grêle, n’est plus produite par notre organisme. Seules les populations qui ont pris l’habitude de consommer du lait continue à produire cette enzyme : les peuples d’Europe du Nord et d’Amérique du Nord qui sont aussi éleveurs de vaches et producteurs de lait. Cela explique pourquoi les 3/4 de la population mondiale est aujourd’hui intolérante au lactose à l’âge adulte. Ce n’est donc pas une maladie, mais une évolution normale de notre organisme que nous n’acceptons pas en Europe.

Le cacalciumlcium du lait, un vrai faux ami ?

Mais alors pourquoi l’INRA, dans les années 80, recommande-t-elle la consommation quotidienne de 900 mg de calcium par jour pour les adultes et de 1200 mg pour les jeunes et personnes âgées ? La raison de santé publique invoquée est principalement la prévention des risques de fractures ou d’ostéoporose par la construction d’une masse osseuse suffisamment dense avant nos 20 ans. Or, les études menées dans les années 80, 90 et 2000 par l’unité de nutrition d’Harvard du professeur Walter Willett démontre qu’il n’y a pas de lien entre consommation de lait et réduction des risques de fractures. Ce chercheur en santé affirme même que les pays où les adultes consomment du lait sont plus sujets aux fractures osseuses que lhttp://www.pub-bis.com/de-lenjeu-dune-publicite/es pays qui abandonnent cette habitude alimentaire pendant l’enfance. Les recherches du journaliste scientifique Thierry Souccar, ancien convaincu du besoin en calcium pour notre santé osseuse, révèle qu’aucune étude scientifique n’a, à ce jour, prouvé que le calcium avait un impact positif sur notre santé osseuse. Il a publié ces conclusions d’enquête dans un livre « Lait, mensonges et propagande » en 2004. Il n’y voit qu’une pression économique de l’industrie laitière à travers la propagande reliée par des experts « indépendants », mais qu’elle finance… comme l’INRA. Et les raisons pour lesquelles le lait a été rendu obligatoire en 1954 dans les écoles par Mendes France ne contredisent pas ce constat : il cherchait à booster la santé… de l’économie nationale, et celle du « fleuve blanc » en particulier.

Le lait, un ennemi de notre santé ?

De gros gros doutes donc sur l’impact positif du lait sur notre santé à l’âge adulte. Qu’en est-il des soit-disant risques que certains lui prêtent ?

Les gastro-entérologues français estiment aujourd’hui que 30 % des français ont des difficultés à digérer le lait. En réalité, c’est le sucre du lait, appelé le lactose, qu’ils n’arrivent pas à digérer à cause de la défaillance ou disparition de la fameuse « lactase » dont la principale tâche est de digérer le lactose lors de son arrivée dans l’intestin grêle. Celui-ci arrivant intact dans le colon, ce sont les bactéries qui vont se charger de le casser en provoquant une fermentation. Et comme toutes les fermentations, elle se manifeste principalement par la création de gaz, l’hydrogène, qui en gonflant le colon provoque des flatulences (appelons un chat, un chat… des pets… proutt proutproutt !!)   et certaines douleurs abdominales parfois violentes. Quand les bactéries n’arrivent pas à casser le lactose, elles libèrent des substances toxiques qui, en passant dans le sang, peuvent provoquer migraines et douleurs articulaires, parfois même de l’eczéma. Ce sont les symptômes les plus marquants des intolérants au lactose. Éviter le verre de lait à jeun le matin semble une solution raisonnable à minima, acheter du lait delactosé ou ne plus en consommer une solution plus radicale.

D’autres disciplines médicales explorent les possibles impacts sur l’émergence de maladies auto-immunes ou sur la poli-arthrite rhumatoïde, sans qu’aucune étude n’ait encore apporté la preuve formelle de ces liens supposés. Seuls le récit de certains patients suite l’arrêt de consommation de produits laitiers permet de se poser des questions sérieuses, sans avoir néanmoins de réponses scientifiques sur le sujet.

Pour ce qui est du cancer decancer de la prostate la prostate, les études menées par le professeur Walter Willett de l’unité de nutrition de l’école de santé publique d’Harvard sont assez abouties pour dire qu’une consommation élevée de produits laitiers est liée à un risque plus élevé de cancer de la prostate mortel. Ainsi, les gros buveurs de produits laitiers auraient entre 30 et 70% de risques supplémentaires de développer ce type de cancer. Il attribue ce résultat à la présence naturelle d’hormones de croissance dans le lait, nommées IGF1. Et les cancers de la prostate les plus agressifs présentent des taux plus forts d’IGF1 dans le sang. En 2012, l’INSERM a d’ailleurs rendu des conclusions validant cette hypothèse du professeur Willett.

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A chacun ses conclusions… entre surveillance, diminution ou arrêt de sa consommation de produits laitiers à l’âge adulte, entre risques avérés ou seulement suspectés, entre effets bénéfiques réels ou potentiellement « propagandés » ? Difficile de se faire une opinion sans être un expert. Mais le plus simple pour les personnes ayant des problèmes de digestion est d’essayer l’arrêt total de produits laitiers pendant un mois… pas besoin d’y croire ou d’être un expert pour vérifier par soi-même la véracité sur notre organisme de ces conclusions ou pas. Un test sur l’intolérance au lactose existe pour ceux qui ne se font pas confiance ou qui ne veulent pas se transformer en rats de laboratoire amateur.

Et pour ceux qui voudrait prévenir des effets indésirables avérés, diminuer sa consommation de lait ne semble pas présenter beaucoup de risques. Pour ce qui est de l’arrêter et de remplacer l’apport en calcium par d’autres sources alimentaires de calcium (sésame, ) ou d’autres sources de renforcement de la densité osseuse (faire du sport, manger des fruits et légumes…)  la supervision d’un médecin ou d’un nutritionniste semble nécessaire pour éviter les carences alimentaires dues à un changement d’alimentation. A chacun son métier… mais j’dis çà, j’dis rien !! j’suis pas médecin !mythe du lait

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