Compenser son bilan carbone, notamment lorsque nous prenons des avions qui sont de gros pollueurs, est un sujet controversé. En effet, payer pour polluer ne revient pas à moins polluer, et ne change rien à notre empreinte carbone individuelle ; tout au plus, cela nous permet d’avoir bonne conscience en finançant des associations qui travaillent à la lutte contre le réchauffement climatique. Cela peut aussi donner le sentiment qu’un droit de pollution est négociable financièrement, mais le réchauffement climatique peut-il se monnayer ? Ne donne-t-on pas bonne conscience aux compagnies aériennes qui développent sur leur site ce système de pollueur-payeur sur le compte du client à la place de trouver de réelles solutions pour moins polluer ?. Le pollueur n’est plus la compagnie, mais le client qui utilise la compagnie. C’est vous, et non la compagnie, qui payez les dégâts alors que la responsabilité semble au moins partagée.
Une sorte de « greenwashing » ? On peut le penser quand on lit certains articles sur les compagnies aériennes qui seraient soi-disant 100% neutre en gaz à effet de serre (GES)… en gros, on essaie de nous faire croire que compenser nos GES revient à ne pas les émettre… sommes-nous totalement idiots ?
Pour exemple, la « certification » neutre en carbone de la compagnie Nature Air qui compense 100% de ces GES. Si on peut certes féliciter cette initiative, soyons néanmoins honnête avec nous-mêmes et notre bonne vieille planète qui, elle, tousse toujours autant. Si on pouvait éliminer avec quelques menus dollars nos GES, les scientifiques auraient depuis longtemps investis dans cette solution à la place de se torturer le cerveau pour trouver des énergies propres, non ?
En attendant que les avions soient hélitreuillés par des oiseaux ou trouvent une énergie propre pour se mouvoir dans nos airs, si vous devez quand même voyager en avion et pensez à compenser votre empreinte carbone, il existe une multitude de sites qui le proposent. Les calculs des réels kilomètres effectués n’est pas toujours très transparent dans le cas des calculateurs appartenant à une compagnie aérienne (ils peuvent différer d’une compagnie à une autre, ce qui est bizarre). Certaines compagnies aériennes l’ont d’ailleurs directement répercuté sur leur prix de vente, et le surcoût est censé être reversé (ou pas – qui contrôle ?) à une fondation ou ONG luttant contre le réchauffement climatique en général.
Sinon il existe des calculateurs divers, certains spécialisés dans la compensation par items (voiture, avion, mode d’alimentation…), d’autres calculant l’empreinte globale annuelle. Lorsque vous souhaitez entrer dans cette démarche, assurez-vous que l’organisme que vous avez choisi est certifié par un organisme reconnu tel que Gold Standard ou Voluntary Carbon Standard. C’est le cas notamment la fondation suisse MyClimate ou de ZeroCO2 qui proposent de s’engager dans la plantation d’arbres, lesquels absorbent le CO2 présent dans l’atmosphère.
Entre bien-être, planète et pépette 